ℙ𝕠𝕦𝕣𝕢𝕦𝕠𝕚 𝕛𝕖 𝕟𝕖 𝕡𝕣𝕠𝕡𝕠𝕤𝕖 𝕡𝕒𝕤 𝕕𝕖 𝕔𝕠𝕦𝕣𝕤 𝕕𝕖 𝕋𝕒𝕚𝕛𝕚 𝕢𝕦𝕒𝕟 𝕖𝕟 𝕘𝕣𝕠𝕦𝕡𝕖...
Pour moi, l'apprentissage se fait comme un passage d'une personne à l'autre. L'apprenant doit en quelque sorte désapprendre à marcher, se mouvoir, respirer, penser, poser son intention, etc. Cela ne peut se faire que dans un échange privilégié. Il y a également une vision sacrée, où le corps est perçu comme un creuset, et c'est par lui que l'apprenant découvre une réalité nouvelle que seul lui peut entretenir et nourrir.
Une transmission qui passe de corps à corps
Le Taiji n’est pas une chorégraphie à mémoriser, c’est une manière d’habiter son corps. Cette manière ne s’enseigne pas en démontrant à distance, elle se transmet : d’un centre à un autre, d’un souffle à un autre, d’une main qui guide à une main qui écoute. Ce passage exige du temps, de l’attention, du silence — bref, un espace privilégié que seul l’accompagnement individuel permet.
Désapprendre pour retrouver le geste juste
Apprendre le Taiji, c’est d’abord désapprendre :
marcher sans pousser, mais se laisser porter par la racine ;
se mouvoir depuis la taille/dantian et non depuis les épaules ;
respirer bas, sans effort, pour que le souffle mène le mouvement ; penser avec l’intention (yi) plutôt qu’avec la volonté ;
poser la paume comme une écoute, pas comme une action.
Ce réapprentissage fin ne tolère ni comparaison, ni précipitation, ni regard social : il a besoin d’un vis-à-vis bienveillant, d’ajustements millimétrés, et d’un rythme propre à chaque corps.
Le corps comme creuset (vision sacrée)
Je conçois le corps comme un creuset : un lieu où l’on raffine la matière (poids, tensions, habitudes) en sens, puis où l’on redescend cette clarté pour l’incarner au quotidien.
Dans une séance, on ressent ce trajet alchimique :
rassembler en bas (hara/dantian) — la matière se pose ;
éclairer au cœur — la présence s’ouvre sans pousser ;
redescendre — la lumière redevient geste simple.
Ce vécu est intime : aucun autre que vous ne peut le faire à votre place, mais je peux tenir l’athanor pour que le feu soit juste.
Ce que l’individuel rend possible (et qu’un groupe empêche)
Corrections somatiques fines : nuque trop tenue, coude qui “monte”, paume trop dure, bassin qui s’effondre… je corrige au moment exact où la sensation apparaît.
Rythme organique : on avance quand le corps a intégré, pas quand le planning l’exige.
Qualité d’écoute : je reste avec votre souffle, votre centre, votre histoire ; pas avec la moyenne du groupe.
Sécurité émotionnelle : la pratique touche parfois des mémoires ; l’individuel offre un cadre sûr et discret.
Pédagogie concrète (ma méthode en 3 temps)
Préparer le creuset : Ancrage, souffle bas, “tenir la boule” entre les paumes. J’évalue vos appuis, votre axe et votre disponibilité du moment.
Ajuster le feu : Micro-corrections (coudes, clavicules, paume creuse, regard), travail d’intention (yi) et de rondeur (peng). On explore 1–2 mouvements seulement, mais justes.
Sceller : Redescendre au hara, raccorder avec un rituel sobre (mains au bas-ventre, 6 respirations). Devoirs précis pour la maison : 3 minutes, un détail à sentir, pas plus.
“Le groupe, c’est convivial et motivant…”
Oui — et je propose parfois des moments de découverte (méditation Taiji, bain sonore, Yog’Art) pour le partage d’ambiance.
Mais apprendre le Taiji, désapprendre, rééduquer, affiner, se fait en solo accompagné. La convivialité ne doit jamais remplacer la justesse du geste.



𝑱𝒆 𝒏’𝒆𝒏𝒔𝒆𝒊𝒈𝒏𝒆 𝒑𝒂𝒔 𝒍𝒆 𝑻𝒂𝒊𝒋𝒊 𝒆𝒏 𝒈𝒓𝒐𝒖𝒑𝒆 𝒑𝒂𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒆 𝑻𝒂𝒊𝒋𝒊, 𝒄𝒉𝒆𝒛 𝒎𝒐𝒊, 𝒏’𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒖𝒏 “𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔” : 𝒄’𝒆𝒔𝒕 𝒖𝒏 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒂𝒈𝒆, 𝒅𝒆 𝒑𝒆𝒓𝒔𝒐𝒏𝒏𝒆 à 𝒑𝒆𝒓𝒔𝒐𝒏𝒏𝒆, 𝒐ù 𝒗𝒐𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒓𝒑𝒔 𝒅𝒆𝒗𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒆 𝒄𝒓𝒆𝒖𝒔𝒆𝒕 𝒅’𝒖𝒏𝒆 𝒓é𝒂𝒍𝒊𝒕é 𝒏𝒐𝒖𝒗𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒔𝒆𝒖𝒍·𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒗𝒆𝒛 𝒏𝒐𝒖𝒓𝒓𝒊𝒓.