Isis et Ishtar : Déesses de puissance, de mystère et de transformation
Ô Toi, Isis, Reine des mers anciennes,
Dont le nom voyage d’un rivage à l’autre,
Tu es venue, douce et souveraine,
T’asseoir parmi les colonnes d’Éphèse, l’Autre.
Sous le ciel d’azur d’Asie Mineure,
Où les vents portent les encens d’Orient,
Tu t’es dressée dans la lumière antérieure,
Déesse aux cent noms, au regard bienveillant.
Les abeilles dansaient autour de ton temple,
Et les femmes, en silence, t’appelaient Mère.
Artémis t’a fait place, noble et humble,
Car en toi brillaient les pouvoirs de la Terre.
Tu es l’étoile des sages et des reines,
Le lotus vivant dans les eaux endormies.
Magicienne des mots, des douleurs lointaines,
Tu redonnes forme à l’âme meurtrie.
Ils t’ont priée, les marins de la côte,
Les esclaves enchaînés, les amants délaissés.
Tu entends chaque larme, chaque faute,
Et tu guéris ce qui ne peut s’expliquer.
Dans le creux de la grotte, ou l’ombre d’une nef,
Ton nom se mêle à celui de Marie.
Car toi, déesse, jamais tu ne cesses,
De renaître où l’amour se lie.
La déesse Isis
La déesse Isis aux ailés déployées, protectrice
Ishtar : l’étoile de l’aube et de la guerre
Ishtar, appelée Inanna dans la tradition sumérienne, est une déesse complexe et farouchement indépendante. Elle règne sur l’amour, la fertilité, la sexualité, mais aussi la guerre et la justice. Son étoile, Vénus, brille dans le ciel du matin et du soir, symbolisant son pouvoir sur les cycles de la vie.
Ishtar est célèbre pour sa descente aux Enfers, un mythe central de la mythologie mésopotamienne. Dans ce récit, elle décide de visiter sa sœur Ereshkigal, la déesse du monde souterrain. À chaque porte qu’elle franchit, Ishtar doit abandonner un attribut de son pouvoir — ses bijoux, ses vêtements, sa couronne — jusqu’à se retrouver nue et impuissante face à la mort. Sa disparition plonge le monde dans le chaos : la sexualité s’arrête, les animaux ne s’accouplent plus, la fertilité meurt. Finalement, elle est ramenée à la vie, incarnant le cycle de la mort et du renouveau.
Mais contrairement à Isis, Ishtar est ambivalente, passionnée, parfois cruelle. Elle aime avec intensité mais détruit aussi avec fureur. Elle est connue pour avoir eu de nombreux amants, souvent malchanceux, comme Tammuz (Dumuzi), le berger divin qu’elle envoie dans les enfers dans un accès de colère. Cette dualité fait d’elle une figure redoutable, qui incarne à la fois l’érotisme sacré et la guerre impitoyable.
Deux visages du féminin sacré
Isis et Ishtar incarnent deux aspects du féminin sacré. L’une est guérisseuse, mère, dévouée et magique. L’autre est libre, sensuelle, destructrice et souveraine. Mais toutes deux symbolisent une force primordiale, celle qui lie la vie à la mort, l’amour à la souffrance, la création à la destruction.
Leur culte a traversé les siècles parce qu’il répondait à des besoins profonds : comprendre la souffrance, vénérer la fécondité, donner un sens au destin. À travers elles, les peuples anciens ont cherché à dialoguer avec l’invisible, à invoquer la compassion ou la justice, à trouver un équilibre entre l’ordre cosmique et le chaos.
Aujourd’hui encore, Isis et Ishtar parlent aux âmes modernes : elles sont des archétypes de transformation, des modèles de puissance intérieure, des figures qui réconcilient le corps et l’esprit, la passion et la sagesse.
La déesse Isis avec ses attributs
Dans les civilisations anciennes, les forces de la nature étaient associées à des volontés divines, les figures féminines occupaient une place essentielle. Parmi elles, Isis de l’Égypte antique et Ishtar de Mésopotamie brillent comme des symboles intemporels de puissance, d’amour, de magie et de transformation. Bien qu’elles proviennent de cultures différentes, ces deux déesses partagent des traits fascinants qui les rendent à la fois uniques et universelles.
Isis : la magicienne éternelle de l’Égypte
Isis, dont le nom égyptien était probablement “Aset”, est l’une des divinités les plus importantes du panthéon égyptien. Dépeinte souvent avec un trône sur la tête ou avec des ailes protectrices, elle était la sœur et l’épouse d’Osiris, le dieu des morts, et la mère d’Horus, le dieu faucon.
Le mythe central d’Isis tourne autour de la mort et de la résurrection d’Osiris. Lorsque ce dernier est assassiné et démembré par son frère jaloux Seth, c’est Isis qui parcourt l’Égypte pour retrouver et rassembler les morceaux de son corps. Par la puissance de ses incantations magiques et de son amour, elle redonne temporairement vie à Osiris pour concevoir leur fils, Horus. Ce mythe devient la pierre angulaire de la théologie égyptienne : l’amour et la magie d’Isis triomphent de la mort.
Mais Isis n’est pas seulement une épouse fidèle. Elle est aussi la protectrice des rois, la patronne des mères et la gardienne des mystères. Son culte s’étendra bien au-delà de l’Égypte, atteignant la Grèce et Rome, où elle sera assimilée à d’autres déesses comme Déméter, Artémis ou Aphrodite.
La déesse Ishtar
Conclusion
Isis et Ishtar sont plus que des déesses : ce sont des mémoires vivantes de l’humanité. Elles témoignent de notre quête éternelle de sens, de beauté, et de transcendance. Par leurs histoires, leurs rituels et leurs mythes, elles rappellent que le divin n’est jamais loin — il se cache dans l’amour qui soigne, dans la douleur qui transforme, dans la femme qui crée, qui lutte, et qui renaît.
Symbole de la déesse Isis, Ankh
La déesse Ishtar